François Lochon

50 ans de Photographie

  • 50 ans de reportages

  • 162 pays visités & 80 tours du monde

  • Trois fois primé au World Press

  • Prix Paris-Match du meilleur reportage de l’année 1984

Il faudra toujours des François Lochon
et de belles images pour nous raconter le monde.

Raymond Depardon

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Antarctique

Mer de Weddell

Le monde tourne vite et l’actualité aussi.
Les reporters vont et viennent.
Certains ne reviennent pas.
On les honore, on les oublie.

Roger Thérond (Paris-Match)

Jean-Paul II

20 ans avec le pape

Préface

Je me souviens de l’arrivée de François à l’agence Gamma en 1974. Il avait 20 ans. L’agence était rue Auguste Vacquerie. J’étais devenu directeur depuis qu’Hubert Henrotte et ses troupes étaient partis pour fonder Sygma. Nous avons alors recruté de nouveaux photographes.

Arrivé de Reims avec sa mobylette, François est très vite devenu le photographe qui partait le plus en reportage.

Quand il y avait une actu, on disait « Où est François ? », mais il était déjà à l’aéroport !

C’était une époque formidable ! David Burnett et Sebastião Salgado qui n’ont pourtant travaillé que quelques années à Gamma disent encore aujourd’hui que c’est la plus belle période de leurs vies.
En 1978, durant la guerre civile à Beyrouth, François et moi nous retrouvons sous un bombardement. On a mis les matelas sur la fenêtre pour ne pas prendre d’éclats. Assis par terre, je lui dis « François, je pars à Magnum. Tu devrais devenir actionnaire de Gamma. Tu vas acheter ta liberté ! ».

Cette liberté est très importante pour les photographes. Dans ce livre il y a de belles photos ou je sens cette liberté. Elles ont toutes été réalisées en spéculation, c’est le photographe qui dit « Ce sujet est intéressant. Il faut y aller ! », et il repart avec l’argent gagné du précédent reportage.
Quand nous avons fondé Gamma, nous ne nous connaissions pas vraiment, tous très différents, venus d’horizons divers. Les fondateurs, puis ceux qui y ont travaillé ensuite, ont un petit quelque chose en plus, une éthique propre à cette agence : témoigner en restant humain.

Nous avions un esprit de groupe, un sens du collectif. Lorsque l’un d’entre nous faisait une belle parution, j’étais heureux comme s’il s’agissait de la mienne. Nous étions humbles. On ne se prenait pas pour des artistes et nous étions fiers de la réussite des autres. Fiers du succès de notre agence !

Tout allait vite. On ne discutait pas des heures pour savoir où aller. Je me souviens quand François s’est mis à fumer le cigare. Il a voulu découvrir Cuba. Après un mois sur place, il est revenu avec des photos historiques de Fidel Castro avec son frère Raoul.

C’est un grand plaisir pour moi de parler du travail de François parce qu’il a appris le métier avec des gens uniques au monde. Comme Hugues Vassal pour qui j’avais une grande admiration, Gilles Caron dont la façon de bouger m’avait interpellé, et toute cette bande de photographes que nous formions.

François photographie avec sa sensibilité et on le ressent dans ses images. C’est parfois difficile, surtout les guerres. C’est la pire des choses. C’est dur de photographier des blessés, en particulier les enfants. On nous accuse parfois d’exploiter la misère humaine. Il y a des moments où, nous les photographes, on se demande ce qu’il faut faire. Appuyer ou ne pas appuyer, mais toujours avec respect.

L’œil de François a été formé par cette génération et il a compris leur méthode : partir vite, fermer sa gueule sur le terrain et puis surtout, pas de frontière !

Il a eu la chance de connaître tous ces photographes, de les côtoyer, de comprendre leurs motivations. Ils étaient plus âgés que lui, mais il a su les écouter. Aujourd’hui, il est le témoin de toute cette génération, un rescapé de cette grande époque ! À Beyrouth, il avait quelque chose que je ne voyais pas chez les autres : sa capacité d’entretenir le flambeau.

Aujourd’hui, il est important de se souvenir de cette époque et de prolonger l’esprit Gamma, fait d’humanisme et de mondialisme. Je suis très fier de lui, fier qu’il ait sauvé cette agence, fier de son travail. C’est un très bon photographe, et j’espère que les musées nationaux qui sont un peu réticents au photojournalisme, reconnaitrons sa valeur.

Je ne suis pas inquiet pour l’avenir, même si le métier a terriblement changé. Ce n’est plus pareil mais Gamma est toujours là. Et il faudra toujours des François Lochon et de belles images pour nous raconter le monde.

Photojournaliste, François Lochon a couvert de nombreux événements d’actualité dans plus de 160 pays différents. Son travail a été primé trois fois au World Press et a obtenu le Grand Prix Paris Match du photojournalisme en 1984 pour ses images de la guerre Irak-Iran.

François Lochon a suivi pendant 20 ans la plupart des voyages du pape Jean Paul II à travers le monde.

Sa passion pour l’Antarctique lui fait passer 6 mois sur ce continent en plusieurs séjours. Une exposition des principales photos, baptisée Terre des Pôles, a eu lieu sur les grilles du jardin du Luxembourg en 2008.

En avril 2010 il crée l’agence Gamma-Rapho. Fort d’un fonds de 25 millions de document, l’agence Gamma-Rapho possède l’une des collections les plus complètes du marché, avec près de cent ans d’histoire de l’humanité disponible.